Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta

Publié le par Equipage Contre-Temps

Ou

La Colombie, pays de tous les dangers !

Mais oui, mais oui, l’équipage vous confirme ce que vous entendez dire partout, vous les terriens si bien informés… La Colombie est un pays dangereux…. très dangereux même ! Vous voulez des détails ? Ben, c’est ballot ça, vous le savez bien pourquoi la Colombie est un pays dangereux…. très dangereux même, c’est parce que …. Allez, un effort, la Colombie est un pays dangereux parce qu’on y trouve …..?...

Tic, tac, tic, tac, votre temps de réponse est écoulé, le mousse s’en va donc vous l’expliquer que pourquoi la Colombie, elle est un pays dangereux …

Danger N° 1:

On y trouve des colombiens – benvoui, une lapalissade vous direz au mousse, et vous avez raison, s’en est une … de lapalissade ! -, donc des colombiens, et qu’est-ce qu’ils sont gentils, en tout cas ceux que l’équipage a rencontré !

Ils l’ont aidé, l’ont emmené, l’on piloté, ont regardé avec lui le dico – il faut le dire, le mousse n’a jamais appris l’espagnol et le capitaine l’a oublié, ça aide pas ! -. …et l’équipage remercie ici officiellement Thierry Henri, qui permet, à chaque conversation un peu difficile vue le niveau, de faire connaissance très vite… – comme quoi, le foot mène à tout ! -

Danger N° 2:

On y trouve des fruits et des légumes, les plus étonnants que l’équipage n’ait jamais vus, et qu’est-ce que c’est bon d’être, d’un coup, végétarien !

Tomate de arbol, lulo, zapote, nispero… et aussi du raison sucré comme des bonbons, des maracuya grosses comme des pamplemousses, des avocats comme des pastèques, des mandarines à jus…et même que si l’équipage n’était pas aussi gourmand de tout ce qui fait grossir, il maigrirait avec ce régime varié et si abondant !

Danger N°3 :

On trouve ici trois villes en une, et qu’est-ce qu’elles sont belles…

  • celle du bord de mer, avec ses grands immeubles qui semblent très chics, habitations ou bureaux, une vitrine « moderne » et mondialisée d’une Colombie qui veut rentrer dans le monde des super grandes puissances
  • celle de la promenade du bord de mer, avec ses marchands de glaces, ses chiens errants – mais nourris au marché, donc pas agressifs, juste pourris, Sika adore !!!-, ses vendeurs de café tinto à 200 COP – 1000 COP= 0.42 € -, de brochettes et de tamal, plat à base de porc grillé avec du riz et des légumes, le tout cuit dans une feuille de bananier– vous m’étonnez qu’on prend du poids ! -, de jus de citron vert glacé et très sucré – trop bon ! –, avec ses familles qui bullent à la plage devant les va et vient des gros cargos, comme une carte postale des années 50, avec l’odeur de barbapapa et d’essence coupé à l’alcool en plus !
  • et la vieille ville, qui n’a rien à envier à Cartagena des Indias, avec ses jolies maisons colorées, ses rues piétonnes, ses arbres en fleurs, ses putes et ses estropiés…. Ici, El Liberator – Simon Bolivar pour les intimes - est mort et cela fait de Santa Marta une ville « consacrée » et non « sacré…. » comme dirait l’autre ! et aussi ses bouchons, ses taxis jaunes « public » et une manière toute colombienne de conduire « au klaxon » et de se déplacer!
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta

Danger N° 4: à mettre en lien avec le danger N°2

On trouve ici les meilleures glaces que l’équipage n’ait jamais mangées - ou tout du moins au moins aussi bonnes que les Gellatis de Venise, que le mousse et le capitaine ont toutes essayées, en leur temps, fallait bien tester ! - … et alors la, on vous le dit, les meilleures glaces du monde sont à déguster ici !

Et pour 2000 COP, ça vaut pas le cout de se priver, du coup, on en mange au moins deux fois par jours – les petites journées ! -….

Danger N° 5:

On trouve ici un peuple de fervents catholiques et, en ce mois de décembre – mois de congés scolaires d’hiver pour tous les élèves -, les préparatifs de Noël battent leur plein et qu’est –ce que c’est dépaysant !

Toutes les maisons, toutes les boutiques ont leur sapin, leurs illuminations. Des centaines de vendeurs des rues proposent des guirlandes de toutes les couleurs et tous les jardins publics sont en lumière !

Mais, ici, en Amérique du Sud et au bord de la mer, les personnages animés ne sont ni des elfes, ni des nains, ni des rennes, … voilà ce qu’on voit….

Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta

D’une naïveté charmante et douce, l’équipage est à chaque fois amusé de contempler ces présentations, par ailleurs très respectées par les habitants.

Danger N° 6:

On trouve ici un marché- en plus des marchands de rues très abondants et très bon marché – et qu’est-ce que Sika y est bien !

Il y a de tout, et Sika y est particulièrement heureux… heureux comme un pape à sentir toutes ces odeurs et à se vautrer dans les égouts pourris! Eh oui, tout le monde avait prévenu l’équipage qu’il fallait y aller vers 5/6 h du mat., 11h, c’était bien trop tard et le mousse a eu bien du mal à garder son petit déj. dans son estomac… - ni la viande ni le poisson ne sont réfrigérés -.

Danger N° 7:

On trouve ici le vent qui descend de la Cordillère des Andes et des rafales à 30 nœuds à la marina et qu’est-ce que c’est impressionnant !

Quand ça prend la nuit, tout le monde vérifie au moins trois fois ses amarres et va se recoucher, puis s’en parle le lendemain …

Et la nuit suivante, ça recommence et puis toute la journée d’après et encore celle d’après et puis d’un coup, le vent tourne de 180° et pulse gentiment pour laisser, en fin d’après-midi, une mer d’huile…

Le bateau se remplit alors d’un sable gris, argenté, qui vient de tout en haut, là-haut, des montagnes vertigineuses que l’on devine le matin, quand il fait très clair… Le mousse râle un peu, évidemment – « faut encore nettoyer le bateau » ,et le capitaine qui ajoute toujours « mais tu l‘as déjà fait ce matin » et le mousse « oui ,mais le sable, il le sait pas et y va pas partir tout seul », … bref, la routine ! -

Danger N° 8:

On trouve ici de la viande – bœuf, agneau, cochon, poulet- d’une qualité exceptionnelle… et qu’est-ce qu’elle est bonne !

Les colombiens sont carnassiers, les portions sont géantes, ils aiment le bon gout du sang, le lomo se mange « azul » et l’équipage adore ça !

Du coup, le mousse en profite pour refaire les stocks de bocaux pour la future grande traversée…..

Danger N° 9:

On trouve ici, ou plutôt à Minca, des torrents déversant l’eau des glaciers au fond de vallées cachées, accessibles uniquement à pieds et en traversant des ponts épiques ! Le vertige du mousse étant légendaire, elle vous laisse imaginer la situation ! Mais qu’est-ce que c’est calme, frais, verdoyant et beau !

Minca est un village de quelques 500 habitants, situé à 660 mètres d’altitude. On s’y est rendu en 1 heure 30 en voiture-taxi - parce que Sika chien était de la partie évidemment et qu’en bus, ça craint ! -.

Les contreforts de la Sierra Nevada -5770 mètres quand même!- sont là, Jon, le chauffeur s’arrête souvent pour que l’équipage prenne des photos et son expertise à circuler sur des routes défoncées est incroyable !

Sika a beaucoup apprécié, il a fait la gazelle dans tous les torrents, et spécifiquement quand le mousse ne souhaitait pas s’y baigner vu la température de l’eau – ok, les glaciers c’est bien mais surtout quand on y trouve des boules au Uva et à la muro ! -

Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta

Danger N° 10:

On trouve ici des gens absolument enthousiasmés par Sika et qu’est-ce que Sika aime ça !

En Colombie, il y a peu de chiens de race et encore moins éduqués ! Sika fait donc souvent son show pour gagner des gâteaux, des saucisses et des caresses et, quand il est seul à la marina, il circule d’un ponton à l’autre, d’un gardien à l’autre, d’une gratouille à une chatouille comme si il avait fait ça toute sa vie!

Danger N° 11:

On trouve ici des agents accrédités, qui dès l’arrivée d’un bateau, se chargent pour lui, en lieu et place, de toutes les formalités administratives -et elles sont nombreuses et fastidieuses-, et ça qu’est-ce que c’est pratique –et obligatoire

Dimo a bien fait son boulot pour 100 $ pour lui et 130 $ pour les offices, il est précis, ponctuel, gentil et parle l’anglais !

Danger N° 12:

On trouve ici du camembert en conserve, du Président fait en France, valable 18 mois et qu’est-ce que ça a mis l’eau à la bouche de l’équipage !

A dire vrai, froid, même avec un bon bout de pain, grave déception ! L’équipage n’aura donc pas de camembert pour Noël ! mais on en a mangé chaud avec des pommes et ça a été un vrai délice – restaurant du consul honoraire de France, installé ici- !

Danger N° 13:

On trouve ici des équipages français, qui soit tournent vers la Jamaïque, soit vont vers les San Blas avant leur passage à Panama et qu’est-ce que c’est sympa de papoter peinard, sur les bancs de la marina, au frais, en sirotant des boissons très fraiches, après des douches bouillantes géantes – ah, les joies du confort en marina !- à propos de cuisses de canard, de fondue savoyarde et de mouillages cool !

Jolies rencontres avec 

  • Sylviane et Stéphane sur Rêverie
  • L’équipage de Diabolo menthe – qui ont donné tous leurs secrets sur les mouillages des San Blas à Panama City-
  • L’équipage de d’ Inoui cata qui connait Contre-Temps grâce au blog ! -
  • un osthéo et une spécialiste du rêve éveillée sur un 9m jaune citron, 
  • un allumé de plongée qui s’est posé ici depuis plusieurs années, 
  • et, sur un gros monocoque acier amateur, deux Toulousains, plus lents voyageurs du monde, végétariens et tellement gentils et souriants !

Et aussi avec 

  • Alex, 13 ans, crew sur le bateau de ses parents allemand et autrichien, dont le mousse et le capitaine ont été les répétiteurs de français pendant deux semaines et qui, en remerciements, leur a fait un gâteau aux cerises et au chocolat à tomber par terre sans se faire mal…,
  • l’équipage argentin de Taganga, fournisseur officiel de Contre-Temps en ressort introuvable de winch !

Contre-Temps a rendez-vous avec Rêverie aux San Blas, aux alentours du 15 décembre, pour ensuite fêter Noël ensemble avec les indiens Kunas!

 

La Colombie est un pays dangereux…. très dangereux même puisqu’en deux semaines, dans une petite ville du bord de mer, l’équipage a été confronté à pas moins de 13 dangers

et encore, le mousse n’a pas tout relevé ! -

L’équipage, très courageux, a décidé de continuer sa route en Colombie pour aller se frotter à ses autres dangers ! Une petite balade dans les 5 baies au nord de Santa Marta puis une escale à la punta Hermoso pour aller vers les iles Rosario, en face de Cartagena des Indias.

Sans connexion Internet, Contre-Temps devra donc affronter seul ces multiples périls ! Aïe ! avant de se diriger vers les San Blas...

 

Pour être un peu sérieuse, pour une fois, le mousse peut aussi vous raconter quelques autres dangers, ce climat, jamais ressenti par l’équipage ailleurs….

Elle ne parle pas ici de celui évoqué en géographie mais de celui que les chercheurs qui cherchent nomment « sociétal » : 

  • les maisons, toutes fermées par de jolies mais sécurisantes grilles en fer forgé et cadenassées jour et nuit, 
  • les poubelles également enfermées pour éviter les dépôts de bombe devant la garde nationale,
  • les plaques de distributions d’eau verrouillées pour en empêcher leur vol, les compteurs aussi
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
Cahier de bord : la Colombie, Santa Marta
  • la police, qui ressemble à l’armée, omni présente dans les rues et dans le ciel – la marina est régulièrement survolée en rase motte par un hélico rempli de bonhommes cagoulés, armés jusqu’aux dents -, 
  • le bataillon de policiers motorisés, à deux sur un trial, le passager harnaché en « Robocop » faisant évidement penser aux « brigades de la mort » argentines ou algériennes, vu traversant la promenade du bord de mer en plein après-midi, laissant les piétons et automobilistes sur leur garde et en arrière– vieux souvenirs ? –, 
  • les gens « épaves », morts vivants maigres comme des coucous, posés, couchés, agars, qui errent dans les ruelles, 
  • les une des journaux, qui déclinent avec moultes photos, chaque jour, le nombre d’assassinés, de kidnappés, de bébés sauvés par la police parce que objet d’un racket, celui de hauts fonctionnaires corrompus- le chef des services secrets colombien vient d’être arrêté parce qu’il préparait un attentat contre l’ex président de la république, qui devrait se représenter aux élections de 2014 -, … 
  • le cata italien arraisonné avec 60kgs de cocaïne à son bord, dénoncé par les locaux pour leur laisser le champ libre… On appelle ça ici « le tourisme de la drogue » comme d’autres s’appellent le « tourisme sexuel »…

Mais ces dangers là, vous les connaissez, non ?

Publié dans Cahier de bord

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
C'est pas parce que ce soir là il n'y avait que des carottes à bouffer qu'on est végétariens !!!!!<br /> On exige un correctif !!!!<br /> tant pis si vous supprimez le qualificatif de gentil en même temps . ;-)<br /> Ah ! on a décidé de rester en colombie encore quelques mois .....on est si bien ici !!!!<br /> Christian et Sylvie , les toulousains du monocoque amateur en acier ....
Répondre
C
Santa Marta . J'ai été pris en otage par les autorités pendant 15 jours , 1000dollars :un vrai bon souvenir . J'ai commencé la restauration du bateau de Sylvain ( Ya du boulot ) Gros bisous Charles
Répondre
J
Salut Charles. Si c'est avec ton Tarkus que ça t'es arrivé, ça fait bien longtemps ! (merde on est vieux) Aujourd'hui il y a une marina cool avec des agents qui s'occupent de tous tes papiers, pour une somme importante pour la Colombie, mais très abordable pour nous. Sinon, bon courage pour la restauration du Silk. Ca c'est sûr qu'il y a du taf !! C'est plus de la restauration, c'est chef-d'œuvre en péril ::)) Je pense souvent à toi. Joni ou le captain caramba