Cahier de bord : Madère … Et puis….

Publié le par Equipage Contre-Temps

(ALBUM PHOTO Madère)

  Nous voilà sur l’ile de Porto Santo, dans un port à échelle « pécheurs » ! pas de HLM à bateaux, quelques pontons, un restaurant en bout de quai, quelques péchoux, une plage de l’autre côté de la jetée.

Nous arrivons, au soleil levant, juste pour l’ouverture de la capitainerie et des douanes.

Photo arrivée

Deux heures de nettoyage de Contre-Temps et un plein d’eau plus tard – nous avons consommé, tout compris, 10l eau/pers/jour -, le capitaine et Cyril dégustent un vrai demi, ils sont contents – le mousse est à l’eau bien fraîche, elle n’a jamais aimé la bière au grand désespoir du capitaine qui ne comprend pas ! –

Photo au mouillage au port

Et puis, d’un coup, on se rend compte d’un truc : le trop plein du holding tank, que celui-ci soit en position « ouvert » ou « fermé », dégueule de la merde en liquide et en morceaux…

Ça pue, les voisins de mouillage sont outrés, nous, désolés, les bras ballants…

Opération démontage du holding tank pour comprendre…

Stratégiquement, on attend d’être au mouillage dans le port et que la capitainerie soit fermée et le douanier parti – 18h-.

Les deux garçons s’y collent, le capitaine « heureusement que Charles n’est pas là, c’est son grand traumatisme le holding tank ! » Cyril fait de l’humour – heureusement- et appelle le holding tank la « boite à caca qui pue » ! Un doux euphémisme ! et nous dit que sur les gros monstres, cette opération a lieu une fois par mois et là…..

Pour résumer (extrait du mail envoyé à Fountaine Pajot avec photos à l’appui) – message pour Bertrand : ajouter le holding tank défectueux à la liste des pbs inhérents à FP

« Après pompage manuel (au mouillage), dont nous vous passons les détails, et extraction du holding tank, nous avons constaté que celui-ci était obturé, à son évacuation WC, et par l’intérieur, par la pièce découpée à la scie cloche qui a été laissé à l’intérieur – au lieu d’être retirée-.

Cette pastille, retenue par un lambeau de plastique non découpée a donc fait « clapet », malheureusement pour nous, en position fermée.

L’ouvrier en charge de cette opération n’a donc :

-          Pas fait son travail

-          Pas contrôlé son travail

-          Pas été contrôlé sur son travail

 

A 23h, tout est fini, tout le monde a repris une douche, le capitaine dit qu’il pue la merde, Cyril se marre et on se prend tous une cuite géante au ti’punch et au Margaux – merci très cher Francis – sur un chili qui nous permettra de faire les honneurs au holding tank dès demain ! na !

Nous ne verrons de Porto Santo que le port, exactement ce qu’il nous fallait après 10 jours en mer, calme, paisible, et la place centrale pour faire un plein de frais et un réassort de l’avitaillement, village tout aussi calme et paisible, le nécessaire est à portée de mains – de pieds ! –

 

Et puis nous partons vers Madère mardi et notre code D fait des merveilles, la preuve : on fout une tôle à deux mono coques, «  dont un de 14m » précise le capitaine, et le capitaine est content ! 8 nœuds de moyenne ! Toute une jeunesse de frustration à se faire tôler aux courses apéro effacée en 5h de traversée ! Sa joie sera dans le livre à merveilles…

(ALBUM PHOTO Madère)

 

Le mousse délègue au capitaine le rôle de coiffeur : impossible de rester sur un bateau qui navigue avec des cheveux longs, c’est dit, il coupe et voilà le mousse qui a une coupe courte « presque » au carré, le capitaine dit que  «  c’est plutôt une tête de « balai à franges »… N’empêche, le mousse se sent mieux !

Et puis nous mouillons dans une crique  de la Baïa da Abra, très venteuse et surtout magnifique – un cours de géologie devant nos yeux ! –

Des impressions et des sensations de dureté, de fin du monde, de planètes désolées, de froid, de nature brute et vivante !!!

Les yeux de l’équipage se posent sur les aspérités et les couleurs des roches et, à chaque changement de lumière, découvrent autre chose ! Mieux qu’au cinéma !

(ALBUM PHOTO Madère)

 

La nuit est agitée, le mouillage est dangereux, Cyril et le mousse pensent que Contre-Temps risque de déraper, le capitaine compte sur son ancre surdimensionnée achetée à la Rochelle en lieu et place de la pourave fournie et les 50m de chaine mouillée et dort ! La nuit se passe dans le mouvement perpétuel de Contre-Temps  qui chasse dans tous les sens mais tout va bien, le mousse en est quitte pour une grosse frayeur et, maintenant, fait confiance aussi à l’ancre…

Et puis nous partons dès 8h pour déposer Cyril qui doit rentrer à Bordeaux. Cher Cyril, équipier de luxe, qui devient « invité d’honneur » sur Contre-Temps, ou il veut, quand il veut, pendant le temps qu’il veut ! ça c’est dit !

Nous voilà à la marina Quinta de Lorde : de loin, une impression de village de train électrique, de près, une ville vide (elle ouvrira en nov 2012, comme pour les parcs d’attractions, il y a une date d’ouverture de la ville !), on dirait le village du « Prisonnier » - Je ne suis pas un numéro ! - .

Nous laissons Cyril dans un taxi jaune, nous faisons le plein d’eau, nous échangeons avec la –très jolie – jeune femme qui fait l’enregistrement des bateaux, qui nous conseille Machino comme prochain mouillage et nous sauvons de là – bouhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!....

Et puis 30mn de moteurs plus tard, nous y sommes. Charmante bourgade de pécheurs, des maisons avec des couleurs improbables, des habitants gentils, nous tombons en plein pendant dans la semaine gastronomique de Machino! une veine !

Nous profitons des arbres illuminées la nuit, de la fanfare municipale qui joue la musique de la Guerre des Etoiles, des manèges pour enfants, les mômes qui jouent à Enzo en sautant de la jetée… !

Un coté suranné, dépaysant, reposant et qui donne le sourire banane !

(ALBUM PHOTO Madère)

 

Nous resterons ici jusqu’à au moins lundi prochain, au mouillage, devant le port et la plage.

5 jours pour se reposer, se retrouver à deux et faire les travaux utiles…puis 2 jours avec ce très cher Francis qui arrive dimanche soir pour faire avec nous un petit tour dans le coin.

Ensuite, route pour les Canaries, avec Francis à bord – Message pour Francis « Tout va bien, nous avons une pharmacie bien garnie  au cas où! »-

En bref, et dans le désordre, nous faisons :

-          De la plomberie : désalinateur et pompe à pieds d’eau de mer qui nous a lâché

-          Du matelotage : changer les manilles de la GV – trop petites, elles cisaillent l’œillet d’attache de la GV au point d’amure et font couiner la balancine, faciliter l’utilisation du halebas en le gréant avec une manille, retourner les poulies de bout de baume pour qu’elles soient dans le bon sens – « mais qui a donc à gréer ce bateau ? » – message pour Bertrand : ajouter le gréement inadéquat à la liste des pbs inhérents à FP –, vérification d’où vient le jeu dans la barre – ben après démontage, on sait toujours pas! –

-          De la peinture : finir le coup de blanc à tribord

-          De la couture

-          De la menuiserie : faire le coffre cabine arrière tribord et l’établi, cabine avant ribord

Et nous répétons quelque grands moments pour qu’ils deviennent des automatismes :

-          Descente et –surtout- remontée de l’annexe, équipée du moteur

-          Descente et –surtout- remontée du mousse dans l’annexe - deux mains gauches et trois pieds droits ! –«  c’est pas gagné, ça va finir à l’eau tout habillée ! » dit le capitaine

-         

Et puis nous mangeons de très bons légumes et des fruits succulents, la viande – surtout de porc- se trouve partout et à des prix défiants toute concurrence - 5% de TVA -.

Du coup, l’équipage se dit que :

-          Si les bocaux sont meilleurs que les boites – Message spécial Papa : « trop bons tes kadoboco ! »

-          Et que les soupes en pack sont meilleures – et c’est un euphémisme ! - que les sachets- vraiment infâmes et de toute façon, ça fait le même poids !-

-          Alors -  CQFD et réciproquement -le mousse va se mettre en cuisine !

 

Et puis le mousse continue de découvrir d’autres territoires : celui du mouillage est délicieusement ambivalent : entre terre et mer, entre ville et mer, observation de la vie des autres, sans y être mêlée, il est extrêmement facile de rêver la vie de ceux qui sont à terre, sans, à aucun moment, être intrusif ! Le mousse adore ! Le capitaine aussi !

 

Et puis le capitaine se relâche enfin, fait des siestes et se couche tôt, d’une bonne fatigue et le sourire à la bouche ! « Ça le fait bien le plaisir pour le capitaine » se dit le mousse…

 

La phrase du jour est laissée à la fanfare municipale de Machino:

«  ta ta ta taaaaaaaaa, tatatata…. Ta ta ta taaaaaaaaaaaaaaaaa tatatata »

 – traduction : ……début d’Indiana Jones -

 

Astuces du jour :

·         La capitainerie et les douanes de Porto Santo :

-          ouvertes de 9H à 12H et de 14H à 18H, l’accès WIFI, gratuit, est WIFI à 5 mètres de la capitainerie

-          La nuit, pour un cata, coute 13.53 euros hors taxe

-          Pas de laverie, mais on peut faire laver son linge par un service de la capitainerie, super, le linge sent bon, il est très sec et bien plié MAIS 56.40 euros hors taxe pour 3 machines ! houps !

-          Pour aller en ville – poste, supermarché, primeurs à la sauvette, pharmacie-, 20mn à pieds, au retour, chargés comme des mulets, prendre un taxi – devant la station essence du centre – 5.50 euros pour le trajet ! bon plan !

·         Machino :

-          Nous changeons d’opérateurs téléphonique pour Vodafone, moins cher, réparti dans le monde entier, facile – suffit d’avoir pensé à faire débloquer les tel avant de partir de France –

-          Pas de cybercafé et une connexion wifi gratuit sur la promenade du Forum mais bofff !!! , à  la bibliothèque, quelques PC ouverts au public !

-          Deux immenses supermarchés à 15mn à pieds du port

-          Des tas de « boutiques à tout », sans devantures, et riches en trouvailles – pêche- et pas chères

-          Aéroport de Funchal à 10mn en taxi

 

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