Cahier de bord : la Barbade : l’équipage ne sait pas tout…

Publié le par Equipage Contre-Temps

ALBUM PHOTOS LA BARBADE suite

Contre-Temps étant un peu « bloqué » à Bridgetown pour cause de grosse houle du Nord, son équipage en profite pour se culturer et visiter les jolis coins de l’île…

ü  D’abord, Orchid Wild, dans le centre de l’île, fait prendre le bus pour la première fois à l’équipage… 2 dollars barbadiens par personne et par trajet, ça le fait… L’équipage se lance... Tout le monde – les voyageurs, le chauffeur, pas d’autres touristes, pas de « blancs » - guident l’équipage et il vaut mieux vu l’anglais pratiqué par le mousse qui arrache la grammaire et la syntaxe – c’est peu de le dire, il faut l’entendre pour le croire ! - et finit par des gestes et beaucoup de « I’m sorry my english is very bad, i’m french ! »…

Perdu au milieu des champs de canne, sur un terrain qui parait à l’équipage bien « plat » après Madère, les Canaries et le Cap Vert, bien « plat » et très vert –Ouais !-, un jardin a été organisé par un anglais un peu excentrique ; il a récolté 20 000 espèces d’orchidées dans le monde… et a élaboré l’espace autour d’elles, simplement pour les mettre en valeur… L’équipage pense un peu au Petit Prince de Saint Ex et fort à ce très cher Francis, il prend des photos, beaucoup sont pour lui…. Spéciale dédicace donc à Pedro !

                                            Barbade Paroisse Saint Joseph Orchild World 1

Les orchidées ne sont pas toutes en fleurs aujourd’hui ; mais celles que l’équipage voit sont déjà de pures merveilles de « sophistication » comme dit le capitaine, qui poussent, pour la plupart, les racines à l’air ; une anomalie de la nature qui produit des sexes féminins exotiques… l’équipage est d’accord sur ce point ! Du coup, Ramon pointe le bout de son nez ! Obligé !

ALBUM PHOTOS Ramon’s beach boy in travel

Après 1h30 de balade, le capitaine et le mousse, qui ont profité de la douceur de l’ombre « organisée » à l’anglaise, sortent du jardin, il est 14h, le soleil tape fort au milieu de nulle part !

Mais l’équipage ne sait pas tout… par exemple l’heure de passage des bus pour rentrer à Bridgetown ? Pas pensé à le demander avant de partir mais de toute façon, le mousse n’aurait pas sur le dire non plus, alors pas de regrets ! – Oups ! –

OK c’est parti pour « faire du pouce » à gauche! Les barbadiens sont pétés de rire, font des signes avec leur main mais passent sans s’arrêter… Il faudra attendre un camion conduit par un rasta pour trouver le frais de la clim. et le chemin de la ville !

Du coup, l’équipage se récompense chez « Chefette » - Mc Do local - ; il s’empiffre de hamburgers, frites, nuggets, coca géant, rentre au bateau et rafraîchit les mécaniques en nageant 2h dans le bleu puis il écoute la compil de reggae que David, de Voyage II, a concocté pour Contre-Temps à Mindelo… en hommage au rasta qui nous a évité de finir comme des momies ! Spéciale Dédicace donc à David et Maï !  

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ü  Il reste à l’équipage deux jetons de bus, il récidive donc et part vers le sud, direction la paroisse Saint Philip pour Sunbury Plantation House, seule maison de maitres entièrement ouverte au public… Les voyageurs guident toujours le capitaine et le mousse, qui se demandent quand même si le chauffeur de bus n’est pas le fils spirituel de Sébastien Lobb … L Spéciale dédicace à Cyril !

30mn de trajet – certainement un record battu aujourd’hui – et un chemin de terre au milieu des champs de canne pas mures plus tard, un mur en pierre et silex apparait, une grille en fer forgé, en avant Scarlett o’Hara, Monsieur Buttler et Uncle’s Ben…Manque Uncle’s Tom mais y’a pas de case en vue !

Barbade Paroisse Saint Philip Sunbury Plantation 1

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Fascicule d’explications en français – yesssssssss ! – autorisation de faire des photos, tout le temps qu’il convient pour visiter, dans le sens que l’on veut et 20 dollars barbadien par personne, le capitaine et le mousse entrent dans un monde d’acajou, de service à thé en argent, de photos jaunies et d’ombrelles en dentelle fine…

Mais l’équipage ne sait pas tout… Ici, dans les musées et lieux ouverts au public, pas de gardiens, pas de caméras, pas de systèmes d’alarme, rien sous vitrines, tout est « à disposition ».

Le capitaine et le mousse sont soufflés, et, évidemment, se disent qu’en France, cela ne serait pas possible, il y aurait vols ou dégradations … - et peut être que non, après réflexion, il s’agit peut- être simplement d’une histoire de confiance  réciproque, le premier qui commence étant « l’Institution »… en France, « l’Institution » fait-elle confiance aux citoyens ?-

La maison est splendide, remplie d’objets du quotidien dans leur jus et « en situation »… C’est beau, émouvant, simple, la vie est palpable, tout respire l’authentique, pas de facsimilés…

Le jardin, qui n’est plus une propriété, abrite des arbres plus que centenaires, magnifiques, curieux, mêlant ceux de la vieille Europe à ceux de la Caraïbe… Du vert partout, quelques collections d’outils pour travailler la terre - et la canne -, de charrettes à atteler, une autre d’optiques et d’appareils photos… un hétéroclisme qui met bien en exergue la culture des différents propriétaires de la demeure… Le capitaine et le mousse sont sous le charme…

Mais l’équipage ne sait pas tout… il ne comprend pas pourquoi, ici, l’esclavagisme est nié ; pas une photo, pas une gravure, pas un texte, pas un objet, pas même la moindre évocation de ce qui a fait la « splendeur » de ces « maitres riches de plus de 100 humains », alors que Barbados est indépendante, républicaine, laïque ; alors qu’ici, les esclaves ont gagné leur liberté en se révoltant, notamment et surtout dans le sud de l’ile???

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Aujourd’hui, l’équipage n’avait pas non plus l’heure de passage du bus, il a donc encore fait du pouce

C’est une jeune barbadienne, avec la peau noire très foncée, très jolie, fine, élégante, travaillant dans un hôtel de Bridgetown, en uniforme, qui a embarqué l’équipage à bord de sa petite voiture rouge de fille, à la sortie de Sunbury Plantation House, au milieu des champs de canne, pas encore mures, juste après le chemin de terre…

Elle s’est inquiétée de l’impression que ces compatriotes faisaient sur l’équipage … En mauvais anglais et avec un énorme sourire, il a répondu « so fine, so nice, so … so …so … », elle a souri, a déposé le capitaine et le mousse devant Chefette mais l’équipage a préféré déjeuner sur Contre-Temps d’une salade, de quelques tomates, d’un bon morceau de fromage et de petites bananes succulentes…

Le capitaine a fait une sieste puis est allé voir l’ancre. Il a rencontré une tortue, qui faisait genre« tu m’as pas vu, je t’ai pas vu » et qui s’est envolé en deux coups de pattes... mais n’a pas trouvé d’étoile de mer, jaune-orangée ou verte, plus grande que la main du mousse – qui n’a pas une petite main ! – à lui ramener, juste pour qu’elle la regarde et la fasse onduler dans l’eau en lâchant la belle au-dessus du sable blanc…

 

Pensée du mousse ce soir :

En fait, est ce que ce n’est pas justement parce l’équipage sait, à tous les instants qu’il vit, qu’il ne sait pas tout, qu’il voyage en prenant particulièrement son temps pour regarder, écouter et tenter de comprendre?

Publié dans Cahier de bord

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