Le voyage commence Rue de Rigny à Paris...
Puisque nous faisons les choses "bien" (!), nous rentrerons donc dans les pays que nous visiterons avec des visas...
Mouillage forain, certes, mais papiers en règle!
Premier STOP qui nécessite le pass : le Cap Vert
Me voilà dans un quartier chic, près de l'Église Saint Augustin, dans le 8ème, à Paris.
Je sors du métro, je tourne le coin de la rue et là, une file d'attente, qui n'en a que le nom tellement il y a de monde qui papote, s'embrasse, parle fort, sourit, se marre, en fait, un serpentin géant qui occupe tout l'espace disponible sur le trottoir et plus...
Nous sommes lundi, il est 8H30, il pleut, l'ambassade ouvre normalement dans 30mn, ça va être long.... Réflexe de parisienne à abandonner de suite...
La vérité c'est que tous les cap verdiens de Paris semblent se donner rendez-vous ici, les nouvelles du pays circulent dans un joli brouhaha portugais qui chante, les hommes s'apostrophent, les mamans secouent les bébés plus qu'elles ne les bercent, les jeunes -filles et garçons- minaudent et restent très "polis" sous les regards croisés des vieux et des autres qui les surveillent comme du lait sur le feu!!!!
J'écoute, j'attends...
Il est 10H, je suis presque à l'entrée de l'ambassade. Il pleut toujours.
Il est 10H30, je suis devant l'unique comptoir, au milieu d'une quinzaine de cap verdiens, venus chercher leurs passeports, leurs actes d'état civil, leurs traductions de documents officiels etc. etc. et qui prennent visiblement un malin plaisir à poser leurs questions au seul secrétaire présent, et tous en même temps.
C'est un homme jovial, rond, qui secoue la tête à chaque question, répond lentement avec un air de "je sais ce que je dis" et en même temps "je ne me lasse, sous aucun prétexte, de répéter la procédure"...
Le bonhomme rond me donne les papiers à remplir, m'explique que je dois avoir un billet d'avion et une adresse au Cap Vert, je lui raconte notre Contre-Temps, il m'indique de plutôt raconter mon histoire au dos du document et de revenir, sous 48H, avec des espèces, pour payer les visas.
Je pars, le sourire à la bouche.
Nous sommes mercredi, je suis là, à 10H, le bonhomme rond m'a indiqué que cela sera plus rapide à cette heure là... je suis presque à l'entrée de l'ambassade....
Il est 10H30, je suis devant l'unique comptoir, au milieu d'une quinzaine de cap verdiens, venus chercher ....
Et là, je le fais "à la cap verdienne" : grand sourire, papier à la main, bras en l'air, bien visible, je m'approche en secouant la tête pour dire à l'assemblée "je sais que vous savez ce que je suis en train de faire,mais ...". Bonhomme rond est là, au milieu d'une quinzaine de cap verdiens, venus chercher ..., qui secoue la tête à chaque question, répond.... Il prend mon papier, me demande le billet d'avion et une adresse au Cap Vert, je lui raconte notre Contre-Temps,...
Il dit "allez vous asseoir dans la salle d'attente, je vous appelle!"
Merveille que cette salle d'attente qui ressemble à une salle de prière, des chaises au velours rouge et dorures très apparentes, les unes à coté des autres, les unes en face des autres. Des publicités pour des shampoings défrisants et pour du maquillage spécial peaux noires défilent sur le grand écran plasma, quelques images du Cap Vert, des commentaires en portugais sur le patrimoine des différentes îles, et la liste des pièces justificatives pour établir un passeport cap verdien, les actes d'état civil, les traductions de documents officiels ...
Les mêmes scènes dedans que dehors : un joli brouhaha portugais qui chante, les hommes ..., les mamans ..., les jeunes -filles et garçons- minaudent ....!!!!
Il est 11H, bonhomme rond m'appelle, me tend des deux passeports en me souhaitant un chantant et joli "bon voyage", je pars les deux visto de Turismo CABO VERDE, valido para uma entrada e um tota de permanencia de trinta dias, utilizavel dentro de cento en oitenta dias touristes...
Le voyage de Contre-Temps a commencé lundi 21 mai, rue de Rigny, à Paris ...