Cahier de bord : Canaries : Traversée Tenerife Gomera : ça c’est fait !

Publié le par Equipage Contre-Temps

                          

 

Contre-Temps est parti à 5 heures du matin, dimanche matin, pour l’ile Gomera, le capitaine et le mousse naviguent ensemble, à deux, pour la première fois !

 

Ça démarre comme ça, une bonne navigation ; il fait clair, le vent est NE, comme annoncé, il faut même faire un peu de moteurs pour sortir de Santa Cruz…

On regarde Tenerife s’éloigner, et le plus haut sommet - + de 3000 m- fait même dire au mousse – tout haut et malheureusement pour elle - que « les taches claires pourraient être des névés » !! Le capitaine ajoute « qu’il y a aussi des remontées mécaniques » et lui tend les jumelles pour qu’elle regarde !!!! Mort de rire il est le capitaine, ridicule est le mousse qui a oublié que Tenerife n’est pas, géographiquement- tout à fait au même niveau que les Alpes !

Le waypoint du Sud Tenerife est dépassé à 12H50, Contre-Temps est en avance sur son programme. Le mousse prend des photos, tout va bien…

(ALBUM PHOTO Canaries)

 

Et là, il se passe un truc louche : deux voiliers, devant nous, sont au près.

Impossible… Les gribs, la météo, les pilotchart disent tous le contraire : ici, en cette saison, il y a du vent N à NE et la traversée ne devrait être perturbée que par quelques accélérations aux abords de Gomera…

 

Et ben, c’est tous des menteurs !!! Le vent est N – NO et on l’a dans le nez !

 

Nous voilà au près, à tirer des bords… On n’avance pas, la mer se gonfle, ça déferle sur le pont et sur nos tronches. Evidemment, nous sommes en short et tee-shirt – ba  voui, on n’a rien préparé pour une nav « mouillée » - .

On a entre 35 et 40 Nœuds de vent apparent, des creux de 2m à 2.5m, on part en crabe, le pilote ne comprend rien et nous non plus !!!

Remarque du capitaine : « le catamaran n’est pas fait pour être au près… »

Les deux voiliers qui font route vers Gomera font demi-tour ; nous, on y va.

Le mousse n’est pas fière, le capitaine assure comme une brute…

On essaie toutes les manœuvres possibles : 1 puis 2 ris GV , 1 puis 2 ris Génois, que GV, que génois, de 35 à 50° du vent, le capitaine et le mousse se changent – trop tard – ; de toute façon, les vagues ont décidé de passer par-dessus Contre-Temps, et par dessus nous  et dans nos vestes de quart !

Remarque de l’équipage : « elle est pas si froide, la mer, quand elle arrive par dessus nous ! »

Même l’annexe se remplit…

A 16H30, le capitaine qui barre depuis 2 heures, décide de tout affaler et de lancer les deux moteurs à 2000 tours ; on pousse jusqu’à San Sébastian comme ça…

Remarque du mousse qui a mal aux bras et aux mains de s’être désespérément accrochée au poste de barre : « même pas le temps d’avoir mal au cœur quand la mer est comme ça ! » ce qui confirme le capitaine dans son idée que le mal de mer du mousse est psycho !!!

 

On y arrive à 18H, fatigués, morts, trempés, salés et les gueules rôties au soleil…

Remarque du mousse : pas de photo de l’arrivée, pourtant très spectaculaire ? à San Sébastian ! Le port est au fond d’un cratère éventré, le village derrière, des falaises fleuries…. Désolée, mais la dernière vague prise sur la tronche, c’est à l’entrée du port que l’équipage se l’ai prise, pleine face !

Donc :

- faire les manœuvres par force 6, ça, c’est fait

- prendre les vagues dans la tronche ça, c’est fait

- être trempé jusqu’aux os, ça, c’est fait

- se demander ce qu’on fait là, ça, c’est fait

- parler à la baume et au lazybag pendant la manœuvre pour que tout se passe bien, ça, c’est fait

- oublier de faire pipi pendant 4 heures, de trouille, ça, c’est fait

- être content d’avoir dépensé autant d’argent dans lEs moteurs 30 CV, ça, c’est fait

- insulter le vent, la mer, et tous les poissons, et les fichiers météo, ça, c’est fait

- constater – heureusement - le calme et la capacité du capitaine à rire de la situation, ça, c’est fait

- avoir mal partout, pendant les deux jours qui suivent l’arrivée, à force de crispations et de tensions, ça, c’est fait

- transformer Contre-Temps en sèche linge géant après une grand lessive à l’italienne, ça, c’est fait

 

Remarque du mousse : le capitaine est un capitaine qui sait barrer – bien barrer même ! - ça, c’est dit

Publié dans Cahier de bord

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