Nos mouillages de rêves et les autres: La Polynésie française, les Gambier

Publié le par Equipage Contre-Temps

Ile de Mangareva, Rikitea

« …Bon, faut l’avouer, le mouillage de Rikitea, Ile de Mangareva, archipel des Gambier, c’est le genre d’endroit où, après une traversée d’une grande partie du Pacifique, tu te poses pour t’en remettre et, quand tu te décides à relever l’ancre, et ben, ça fait déjà deux ans que tu regardes le mont Duff tous les matins au réveil!....Ce que le mousse veut essayer de vous faire saisir, c’est ce que l’équipage expérimente quotidiennement depuis son arrivée ici, ce que communément on appelle « la douceur de vivre », genre jours qui s’étirent, faciles, conviviaux, sereins, tranquilles, beaux, calmes, simples… Elle pourrait aussi vous dire, qu’ici, on est en hiver, que l’eau n’est qu’à 20°, l’air à 21 et va chuter en aout à 15/17° , que les nuages sont souvent là, que quelques rafales bien senties et des vagues qui provoquent un vrai clapot entrent dans le lagon, qu’il y a quelques coups de vents appelés Maramu, qui peuvent souffler jusqu’à 40 nœuds sur le mouillage, qu’on a 20 m d’eau sous les quillons, deux ancres et 50m de chaine pour assurer… Pour vous aider à mieux comprendre, en cette semaine de démarrage des soldes d’été en métropole, elle pourrait vous expliquer, qu’ici, il n’y a aucun magasin de vêtements, pas de banques, pas de distributeurs de billets…

  • Il n’y a pas d’hôtels, pas de restaurants, pas de boutiques pour touristes, pas de clubs de plongée…
  • Seulement deux avions par semaine, en période de vacances scolaires, et un en temps normal, d’une douzaine de places, assurent la navette avec Tahiti
  • Les seuls « gros » bateaux qui entrent dans le lagon sont, une fois par semaine, une goélette qui vient de Pitcairn, et un cargo, qui fait l’avitaillement courant, et, une fois toutes les 3 semaines, un autre cargo, qui fait le gaz et le « gros » plein pour les 1000 et quelques habitants de l’ile
  • Il n’y a pas de médecins, pas de vétérinaires, pas de pharmacies, mais deux infirmières, et deux gendarmes
  • Une petite dizaine de bateaux, presque tous français, sont au mouillage. …
  • Le village s’étend le long de la seule route de l’ile, avec quelques épiceries, un boulanger qui fait deux fournées par jour, un snack qui a un « petit » Internet en wifi, un dispensaire public, la mairie, la gendarmerie, une cathédrale et 5 églises, toutes catholiques!
  • Des jardins débordent de fleurs, d’arbres à pain, de pamplemoussiers, d’arbres à litchis, de citronniers, de bananiers, de manguiers, de papayers, de piments, d’avocatiers, sur des pelouses vertes et tondues de près
  • Des montagnes d’abord parsemées de mélèzes et de pins qui ondulent en démultipliant leurs différentes teintes puis qui deviennent brutes et raides, grises et tellement solides
  • Le ciel et les arcs-en-ciel sont uniques, jamais vu avant, ailleurs, avec des couleurs franches, claquantes
  • Les nuits fraiches se passent emmitouflées sous la couette, extraordinairement survivante du séjour à la Rochelle ! , et les journées s’étalent de 6h à 18h, au rythme du soleil
  • Les mangaréviens ont le sourire accroché aux lèvres et une fleur à l’oreille droite, ils sont tatoués, hommes comme femmes, tellement polis quel que soit l’âge, …. : ils offrent de gouter le plat qui finit de cuire à la cuisine, donnent tous les fruits disponibles à celui qui passe et qui dit « Bonjour », « parce que les gens de bateaux, ils ont besoin de frais », roulent les R et les yeux en écoutant les trajets de chacun, et troquent les perles contre du rhum et des bières. ….Ils chantent à la messe, en latin, en mangarévien et en français, avec la même ferveur et la même énergie qu’ils mettent à la préparation des festivités du 14 juillet qui s’étalent du 4 au 20 juillet, justement …
  • On vit en suivant les activités du Heiva, autrement appelé « le juillet », un moment festif important pour les polynésiens. Ici, le juillet n’est pas organisé pour les touristes, - il n’y a plus qu’une petite dizaine de bateaux -, mais pour et par la communauté. C’est bon enfant, fleurie, rieur, et sans aucuns signes d’agressivité, jamais, même les nuits de week end, pourtant très arrosées à la Hinano, bière locale !
  • On a eu la chance d’avoir un pupuraga kai, danse d’ouverture du Heiva, spécial équipages, signalant que les voiliers sont acceptés par la communauté, et on en est drôlement content !
  • Comme c’est le Heiva, il y a des « baraques » qui se sont installées sur la place du village ; on y mange des plats traditionnels, des hamburgers –frites, et aussi des barbapapa chimiquement extraordinaires, un délice pour le mousse !
  • On ramasse dans la montagne des fraises-framboises qu’on mange en direct ainsi que des goyaves, des citrons, des oranges amères et des clémentines….
  • On mange des poe papaye et banane, des beignets et du Korori -muscle d’huitres-, un vrai délice, un truc unique – faut venir pour gouter ! – et on grossit à vue d’œil mais en Polynésie, c‘est plutôt un signe de beauté, alors, au diable la balance !
  • ….Ici, la tradition, la culture et la langue mangarévienne vivent d’elles-mêmes, 360 jours par an, évoluant plutôt sereinement entre culture de perle, école, vie en famille et tablettes électroniques, novelas télévisuelles et tahitien. Elles sont simplement mises à l’honneur pendant 20 jours, et partagées en pleine lumière…
  • il faut savoir, qu’ici, en Polynésie française, les chiens de bateaux sont interdits à terre tant que le vétérinaire habilité par le ministère de l’agriculture n’a pas donné son autorisation, après visite et inspection des papiers des dits chiens, en règle et sous toutes les coutures. Soit. Il y a deux vétérinaires habilités par le ministère de l’agriculture sur toute la Polynésie : l’un est à Raïatea, l’autre à Papeete, iles de la Société, à plus de 1000 km des Gambier. Aïe ! Contre-Temps et son équipage ne seront dans ce coin là que dans, au minimum, UN AN ! Ouïe, ça se complique….On a donc un peu triché et descendu quand même Sika à terre, à Rikitea : une petite demie heure à courir en catimini sur la dalle en béton du dock et 10 minutes sur la mini plage, de façon tout aussi clandestine… et puis, la terre est interdite, mais pas la mer, on le fait donc nager tous les jours, à la grande surprise des enfants et des pécheurs qui n’en reviennent pas de son endurance et de ses capacités – ramener l’annexe, tracter un nageur, etc.- mais tout ça, ça fait pas pareil que courir, c’est sur… »

S 23°06.795’ W 134°57.989’

  • 15m de fond, 50m de chaine, deux ancre, orin
  • mouillage de très bonne tenue, vents et courants tournants, prévoir l’évitement, clapot important si mouillage près du grand dock, privilégier le mouillage entre la barrière de corail et le dock de la légion
  • eau douce : au bidon, près du gymnase, 500 FP/m3, à la mairie ou chez Fritz, l'allemand qui habite au bout du village, en annexe, 100FP/100l
  • poubelles : 500FP pour un mois, payable à la mairie
  • Internet : deux spots payants ; iaoraspot et manabox, payable par CB en ligne, accessible du mouillage, avec une bonne antenne et beaucoup de patience
  • On change les euros CASH à la poste, pas de limite
  • Poste ouverte de 7h à 15h du lundi au vendredi
  • Cabine de téléphone public devant le grand dock, avec carte prépayée achetée à la poste
  • Formalités d’entrée à la gendarmerie
  • Les « épiceries » sont livrées par les deux bateaux ravitailleurs, se renseigner à l’avance quand les livraisons arrivent, les arrivées étant « aléatoires »
  • Aucun DAB, une seule épicerie prend la CB ( chez Jojo)
  • Le gaz : grosse bouteilles achetables et rechargeables, selon les arrivages des bateaux ravitailleurs
  • Pas de ships, pas de possibilités d’acheter des matériaux ou des outils sur place pour bricoler
  • Essence : selon les livraisons des ravitailleurs, dans les épiceries, au bidon
  • Gazole : au bateau ravitailleur direct si – de 100l, si non, commander des bidons par 200l ou trouver une combine avec une ferme perlière – prix chargé-
  • Aller/retour en avion pour Papeete 300 euros /pers, bureau près de la cathédrale

Ile de Totegegie

« ….on peut aussi vous dire que l’ile a subi un véritable attentat à la nature : gravats laissés par l’armée française …actuellement, prolongement de la piste d’atterrissage, qui autorise les services de l’aménagement à bruler une partie de la forêt et de la cocoteraie,…. Mais, on peut encore vous dire que Totegegie est, en fait, le premier mouillage de Polynésie française à la « polynésienne » : avec ses centaines de « patates », devant le premier « ilot », dans la première « piscine »,

  • 14m de fond de sable,
  • S 23°05.884’ / W 134°52.580’
  • est une ile déserte, une vraie, sauf les jours d’arrivée d’avion – 2 par semaine –et ceux d’évacuations sanitaires,
  • est un mouillage qui permet de sentir, de nouveau, les vagues clapotées sur les coques, le vent titillé les drisses et les écoutes, un peu comme au Cap Vert, et que ça rend « vivant Contre-Temps » comme dit le capitaine, en personne,
  • bien qu’occupée dans sa moitié nord par la piste d’atterrissage de l’aéroport des Gambier – une piste, une maison en dur pour l’enregistrement des passagers et des bagages, un snack ouvert seulement les jours d’arrivée, une antenne, un chariot -, réserve, dans la zone sud, des décors de rêves, sable blanc, cocotiers, platiers, eaux limpides, coraux vivants et surpeuplés de poissons de toutes les tailles et de toutes les couleurs – on y a vu un mérou ENORME - ,
  • a une côte au vent magnifique, sans pollution, autre que celle des pécheurs – amarres, bouts, bouées, filets-, qui reçoit, en pleine face, le grand océan Pacifique. Il vient se fracasser sur le platier après avoir parcouru, presque, la moitié de la terre ! Grandiose…tant il parait aussi bien calme et serein, qu’indestructible et vertigineux… …Et l’équipage, il a rêvé tous les jours et il a vu du beau tous les jours aussi… un vrai délice…il a parcouru l’ile sur ces 5,5km de long, musardant entre les patates de coraux hors eau et les pins maritimes. Quant au mousse, elle en a pleuré d’émotions en voyant sa première baleine sauteuse ! Inoubliable !
  • Pêche de nuit sur le platier de Totegegie :Piles électriques pour repérer les yeux des langoustes, chaussures increvables aux coraux, Une nuit claire puis une navigation cool dans une passe et / ou devant un tombant 1. Choisir une nuit de pleine lune, un platier accessible et une heure de marée basse compatible avec les heures de sommeil des équipages 2. S’équiper, par couple, de deux lampes torches qui fonctionnent, d’un seau ou d’un grand sac, de paires de gants rustiques 3. Partir sur le platier en se fendant la gueule dans l’annexe tout en évitant les patates de corail, invisibles de nuit 4. Arpenter le platier pendant plusieurs heures, dans 10cm d’eau en profitant de la lumière de la lune, des étoiles filantes et du doux clapot du récif 5. Repérer une pov’petite cigale et peut être une paire d’antennes, mais c’est pas sure ! 6. Rentrer bredouille mais avec des sensations et des images féériques pleins les yeux ! 7. Se rassurer, après une bonne douche chaude, en se disant qu’il n’y a que les locaux qui peuvent faire ce type de pêche, parce qu’ils sont justement « des locaux » !

S 23°05.854’ W 134°52.625’

  • 16m de fond, 50m de chaine
  • mouillage de très bonne tenue, très protégé par EST/EST NORD EST/NORD EST/NORD/EST SUD EST
  • pas d’eau
  • pas d’Internet
  • pas d’appro

Ile de Taravaï Baies d’Anganui et d’Onemea

« Recette N°6 Baies de Taravaï, à la pierre de lave et au sable ocre 1. Lire les cartes et les informations à disposition 2. Ecouter les autres voileux puis ne plus les écouter 3. Avoir deux carto électroniques, Garmin et Opencpn pour Contre-Temps, surtout quand l’une d’elles, Garmin, vous indique que vous mouillez sur la terre ! 4. Tenter les mouillages entre les patates – pas cool avec l’une des carto qui vous indique que…..- mais quand même en sécurité grâce aux copains qui ont été faire du repérage en annexe ultra rapide 5. Mettre l’orin au cas où l’ancre se prendrait justement dans une patate de corail 6. Jeter l’ancre au milieu de baies sauvages, sans bruits, toutes vertes, toutes bleues, pleine de soleil et de sable virant du rose à l’ocre 7. En profiter juste en regardant 8. Plonger pour voir les jolis poissons dans le corail à fleur d’eau, et quelques fois croiser de gros requins à pointes blanches 9. Ramasser les cocos pour les manger illico 10. Faire des ballades sur les rochers, tenter des percées dans la végétation luxuriante, avec trous cachés par les fougères, pandanus entremêlés, branches qui cassent, roseaux et herbes à éléphants qui coupent mains, jambes et bras, nonos voraces et aussi tamanu géant et majestueux, nature brute, odeur de terre, trouées de bleu… »

Baie d’Anganui S 23°08.760’ W 135°02.966’

  • 12m de fond 40m de chaine + orin
  • mouillage de très bonne tenue, très protégé sauf vent ouest
  • pas d’eau
  • pas d’Internet
  • pas d’appro

Baie d’Onemea S 23°09.0546’ W 135°03.2942’

  • 6m de fond 30m de chaine + orin
  • mouillage de très bonne tenue, très protégé sauf vent ouest
  • pas d’eau
  • pas d’Internet
  • pas d’appro

Baies d’Ogokono

"Ce barbecue de cochon préparé par Pierre et l’accueil de Laurence, sur la plage de la baie d’Ogokono, ile de Taravaï. Une journée à bien manger, à buller, à rire entre potes, à errer sur les allées entretenues de la côte ouest – fameux contraste avec les baies de l’est, Anganui et Onemea, sauvages, inhabitées, abandonnées…-, de la maison à l’église, copiée-collée de celle de l’ile d’Akamaru… Photo"

  • S 23°08.931’
  • W 135°01.520’
  • 5m de fond 15m de chaine
  • mouillage de très bonne tenue, pas de renverse
  • pour y accéder, appeler Pierre à la VHF ou suivre les bouées qui balisent l’entrée de la « piscine » : 2 noirs puis une blanche qu’il faut laisser à bâbord en entrant. Bien les longer, ne pas faire de raccourci puis longer le bateau acier de Laurence et Pierre. il y a de la place pour 2 cata en plus du mono acier. Il est aussi possible de mouiller devant l’église avec 15/20mêtres d’eau. Même chemin d’entrée.
  • Beau snork
  • Pas d’eau
  • pas d’Internet
  • pas d’appro sauf les légumes vendus par Laurence selon la saison – en septembre, salade, persil, menthe, courgettes, aubergines, tomates-
  • barbecue à prévoir à l’avance, déjeuner complet sans alcool, 1500 FP/personne

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