Cahier de terre, Janvier 2024 : Plus rien n'est pareil
Ou
Y'en a eu du changement depuis la dernière parution …
10/10
Bon, j'avoue -et en même temps, ai-je bien le choix?- j'ai laissé tomber le blog depuis une éternité et aujourd'hui, je suis bien incapable de vous dire si je vais reprendre une régularité dans cet exercice que j'aimais tant!
A aujourd’hui, on va dire que, j’ai envie.
Je pourrais commencer comme le dernier article - juste par flemme- "Après un long silence écrit – ah ba non, ne croyez pas vous débarrasser des bavardages incessants de la mousse comme ça, non mais non alors ! - , après un long silence écrit donc, la mousse pourrait avoir des tas de choses à vous raconter :
- les travaux qui s’enchaînent sur le Contre-Temps, avec l’absence habituelle du SAV de Fountaine Pajot, évidemment…
- l’arrêt total des activités professionnelles du bateau d’hôtes, qui fait dire à l’équipage que....
Mais non, parce que, vous avez dû le remarquer, vous lecteurs et trices si fins et perspicaces - un peu de pommade pour tenter de rattraper in extremis le coup du "allez, soyez sympas après tant de temps !- vous avez dû le remarquer donc, le cahier de bord a changé de nom... si, si, relisez, bêtas que vous êtes!
Hum hum...
Et oui, nous sommes à terre, mais non, pas à terre genre abattus, mais à terre, dans une maison!
Je vous résume - si , si je suis capable de résumer... quoi que - parce que vous expliquer le pourquoi du comment serait long et sans aucun sens...
1. Le Contre-Temps est vendu depuis 18 mois. Pour tous ceux qui se demande si c'est pas trop dur de quitter la mer, le Contre-Temps, notre vie, nos repères, notre liberté, et ben si, ça a été dur, violent, mais on l'a fait sans aucun état d’âme. Ce n'était pas un choix, c'était raisonnable.
2. Avec les sous, on a fait construire une jolie maison. Comme disent nos italiens copains bateau préférés - en même temps c'est les seuls italiens qu'on connait!- le petit ange du capitaine était là. Joli terrain, maison comme on l'aime, tout ça torché en moins de 6 mois!
3. La maison est située à Nuku Hiva. Ben voui, on pouvait repartir chez les fous! Ça c’était vraiment impossible pour l’équipage. Comme dit le capitaine "avant on voyait la vie en bleu, maintenant on voit la vie en vert!"
4. La mousse s'occupe d'un magasin d’accastillage situé à Taiohae. Un besoin pour les marquisiens et les voiliers, un partenariat professionnel au poil! C’est un peu là que la mousse s’est dit que reprendre le blog pourrait être une idée …. Tant de voiliers ne connaissent pas grand-chose aux iles Marquises et aux marquisiens, aux mouillages, à la météo d’ici…
5. La mousse jardine, ce qui pour une pure parisienne, peut en laisser certains sans voix ! Elle est devenue l’as de la pelle, de la barre à mine et de la brouette – ici, la terre est une usine à cailloux !-
6. Le capitaine s'est mis en devoir :
a. de pâtisser comme un chef. C'est trop terrible : macarons, moka café, baba au rhum, glace caramel au beurre salé et j'en passe ! - un que je vous fais bisquer là! -
b. de faire à la mousse, chaque fin de journée, l'état des lieux de l'état de santé des plantes du jardin, des arbres, des fleurs, des oiseaux qui préfèrent les vétivers aux fruitiers, et évidemment des zanimos qui nous entourent…
7. Sikaflex, bien qu'il ait été trauma par son changement de vie aussi brusque – il a passé plusieurs matinées à chercher l’eau sous la terrasse ! - , est toujours là, vieilli et vaillant, accompagné d'une chienne marquisienne Huna huna et d'une jolie minette locale Panu, élevée au biberon
8. On a une voiture ! à défaut d’un bateau…. mais la mousse ne conduit toujours pas. Bouh !
9. Ceux qui devaient venir nous voir sont venus : Très chère Hélène et tout aussi cher Francis, Cousine Karine et cousin Arnaud de Tahiti, nos Flo et Gilles chéris, et et puis, parce que la vie avance toujours aussi - et qu’on devient vieux encore plus vite qu’avant - , notre poopuna petit Simon – petit fils – et ses parents Marie et Quentin. Un vrai bonheur, ça c’est sûr !
10. Les filles, Mareva et Loise, ont instauré un rituel qui est devenu indispensable à nos vies – elles se plaignaient de ne plus voir le capitaine - : les gouters du vendredi après-midi. Il s’agit de gouters dinatoires – ça va des fougasses aux cotes de bœuf, en passant par les cailles au miel et les meringues d’Annie – avec deux consignes non négociables :
a. pas de téléphones portables
b. on ne parle que de choses drôles
Qui veut venir vient… une belle façon pour le capitaine de voir les potos !
Voilà, c’est la vie de l’équipage aujourd’hui, car équipage nous étions, équipage nous restons : bricolage et cuisine à 4 mains – bon le capitaine reste la tête pensante et la mousse, la mousse ! - , temps infini passé à profiter, et vie au jour J car, par choix réfléchi et raisonné, maintenant, l’équipage a adopté comme un art de vivre au quotidien ce que disent les marquisiens à propos du temps « celui qui pense toujours à demain, il est déjà mort ! »….
C’est pas la peine de précipiter les choses, comme dirait l’autre !
10 ans de vie aux Marquises, ça change un capitaine et une mousse !
la preuve, l'équipage s'est marié !