Cahier de bord : Juillet 2017 – Décembre 2017 partie 2

Publié le par Equipage Contre-Temps

Les récompenses bien et mal méritées…

Ou

Donc, bref, y a que du bien à se faire du bien…

Ok, pour vous remettre dans le bain à 31° dans lequel l’équipage barbotte quand il fait 27 à l’extérieur – ba voui, c’est ça notre dur quotidien!!! -, la mousse vous resitue là où vous en êtes restés… Elle aide ceux-ce qui ont lu il y a longtemps ou trop tard hier soir le dernier cahier de bord, et qui  sont largués…

 

L’équipage a donc trouvé LE gourou de la pêche et il partage avec qui le veut bien ses trésors salés!

Mais voilà que certains individus ont décidé de troubler la quiétude de la mousse, du capitaine et de ceux qui aiment la mer, de ceux qui vivent dessus et de ceux qui en vivent en toute harmonie avec elle !

En 3 donc, et ce n’est pas sans lien avec le en 2, l’équipage du Contre-Temps se mobilise depuis plusieurs mois pour une grande cause marquisienne : la lutte contre l’installation d’une flotte de pêche industrielle aux Marquises.

En effet, le 7 avril 2017, la Communauté de Commune des Marquises (CODIM) a présenté à la presse un projet de développement de la pêche hauturière de grande envergure : le Marquesas Fisheries Project. La société Big Eye du groupe d’Eugène Degage (Aremiti) prévoit d’implanter 12 thoniers aux Marquises à partir du mois de septembre, puis 12 de plus avant la fin de l’année pour atteindre à terme 40 thoniers dans les eaux de cet archipel. L’objectif de ces bateaux est d’exploiter le thon obèse (ou « big eye ») qui sera transporté en frais jusqu’à Tahiti pour être envoyé ensuite à Hawaii et au Japon en qualité sashimi. Un cargo d’Air Tahiti transportera de six à dix tonnes de poissons par jour entre les Marquises et Tahiti, soit environ 3000 tonnes de poisson par an, ce qui augmentera de 50% la production de la pêche hauturière polynésienne. L’ancien navire Corsaire du groupe Aremiti devrait devenir rapidement un bateau usine pour assurer la transformation des produits aux Marquises avant l’export par avion. Les investisseurs annoncent que ce projet devrait créer 600 emplois directs en Polynésie française.

Bien sur, les porteurs de projet c'est-à-dire l’ensemble des maires des communes des Marquises – sans l’aval des marquisiens - et le chef d’entreprise privée et tahitienne – avec l’aval des poches bien profondes des sus nommés - , arguent que :

  • les emplois créés vont permettre aux marquisiens, nouvellement formés, de devenir des actifs et donc de ne plus être assistés,
  • la mer est pillée par des étrangers qui zonent autour de la Zone Economique d’Exploitation – au-delà des eaux territoriales donc- alors pourquoi ne serait ce pas les Marquises qui bénéficient de ce pactole qui passe, aujourd’hui, sous le nez des locaux,
  • la réserve est immense, renouvelée et renouvelable,
  • les Marquises s’émancipent du gouvernement central de Tahiti et ça, c’est la fierté retrouvée des Enua Enana -marquisiens-.

La Fédération des Associations de Protection de l’Environnement de Polynésie française et le collectif de défense des aires marines protégées, dont l’équipage est, a des réponses différentes  à apporter:

  • la population de thons a été réduite de 84% dans le Sud de l'Océan Pacifique à cause de la surpêche. Rahui Nui No Tuha'a Pae, 2016.
  • ''selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 30 % des réserves mondiales de poissons étaient surexploitées en 2012. Ces pratiques de pêche intensive nuisent à la croissance et à la reproduction des espèces, ce qui fragilise encore la biodiversité des milieux marins. Des scientifiques affirment même qu’il n’y aura plus de poisson dans l’océan à partir de 2048 si la pêche se poursuit à son rythme actuel. Des espèces ont déjà étaient grandement touchées par la surpêche. Ainsi, au large de Terre Neuve, à l’Est du Canada, les bancs de morue ont quasiment disparu.'' Suez Environnement 
  • « Biodiversité terrestre et marine des îles Marquises, Polynésie française » téléchargeable gratuitement sous format PDF. Cet ouvrage, comprenant 22 chapitres écrits par 74 scientifiques et experts locaux, nationaux et internationaux, est la première synthèse générale des connaissances acquises sur les flores et faunes terrestres, marines et d’eau douce des Marquises et sur leurs habitats naturels. Il constitue une référence pour tous les biologistes, naturalistes, gestionnaires des ressources naturelles, visiteurs attachés à cet archipel et avant tout pour les Marquisiens eux-mêmes. C’est un argument de plus pour l’inscription des Marquises au patrimoine de l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Il a été cofinancé par la Polynésie française via la Délégation à la recherche et le Service de la culture et du patrimoine, ainsi que par l’État via l’Agence des aires marines protégées et le Criobe. État des stocks du thon jaune : aucune augmentation des prises n’est envisageable. Le comité scientifique de la WCPFC (Western and Central Pacific Fisheries Commission) a réitéré sa mise en garde contre une augmentation de la mortalité due à la pêche dans la région équatoriale du Pacifique occidental. État des stocks du thon obèse : selon les estimations, la mortalité imputable à la pêche a augmenté notamment depuis quelques années, et les niveaux actuels excèdent largement les taux de mortalité associes au Rendement Maximal Durable (RMD ou MSY en anglais). Il y a donc surpêche. Le comité scientifique de la Commission WCPFC préconise de réduire d’au moins 32 % la mortalité due à la pêche par rapport aux niveaux moyens de 2006-2009 afin de relever le taux de mortalité a son niveau associe à la PME. État des stocks du germon ou thon blanc : la mortalité due à la pêche des poissons adultes a considérablement augmenté au cours des dix dernières années. Toutefois les estimations globales de la mortalité due à la pêche sont nettement inférieures au niveau correspondant au rendement maximal durable. Par conséquent, on n’observe pas de surpêche. Cela dit, on estime que le niveau actuel des prises à la palangre affecte bien davantage la composante des stocks exposée à ce type de pêche. Au vu de l’expansion de l’activité halieutique et du déclin de la biomasse exploitable par les pêcheries palangrières récemment observés, et puisqu’il est essentiel de maintenir les taux de prises, le comité scientifique de la commission a recommandé une réduction de la mortalité due à la pêche à la palangre de manière à conserver des taux de capture viables sur le plan économique. QUID de la durée des emplois supposés être créé si dans 5 ans, il n’y a plus de poissons à pêcher ?
  • aucunes  formations n’ont été mises en œuvre aux Marquises ou ailleurs pour permettre aux marquisiens d’être qualifiés dans les métiers de la mer, re QUID des emplois supposés être créé.
  • à ce jour, aucunes structures n’ont été sorties de terre qui permettraient de traiter le poisson péché sur site, en frais, en semi congelé ou en congelé, re re QUID des emplois supposés être créé.

 

Le plus terrible de l’histoire qui s’écrit sous les yeux de l’équipage, ce sont les réactions des maires, bien mal embarqués, et qui ont des mots bien malheureux « Ce ne sont pas des marquisiens qui sont contre le projet mais des pop’aa – métropolitains- qui militent contre les intérêts des Marquises ! » Maires de Nuku Hiva et de Ua Pou, « Je connais ma population, les marquisiens sont bien incapables de se mobiliser, encore moins sur Internet » Maire de Nuku Hiva, « Parlons marquisiens pendant les réunions pour ne pas que les popa’a se mêlent de nos projets » Maire de Ua Pou – bonjour le dénie de démocratie ! - etc. etc. Autant dire que les maires de Nuku Hiva et de Ua Pou sont assez peu aimables avec l’équipage qu’ils ne saluent même plus, ni en français, ni en marquisien…

 

Et le plus beau de cette même histoire qui s’écrit sous les yeux de l’équipage, c’est justement la population marquisienne, de souche ou pas, qui, à la grande surprise de ces élus mal embouchés, se défend et défend son patrimoine ; et même si le groupe TAKANINI, auteur d’une chanson tout à fait à propos contre le projet, est devenu persona non grata  au Festival des arts marquisiens qui s’est tenu à Ua Pou en décembre – bonjour la censure ! -, les jeunes, les vieux, les femmes, les pécheurs, les consommateurs, certains agents communaux aussi, sont sur les routes et crient leur refus du projet dans les conditions imposées par les politiciens oublieux de leur devoir. Du coup, et ça va en surprendre certains, le capitaine et la mousse se sont tout les deux inscrits sur les listes électorales de Nuku Hiva pour voter contre ses élus sans foi ni loi aux prochains élections locales! Non mais…

 

Cahier de bord : Juillet 2017 – Décembre 2017 partie 2
Cahier de bord : Juillet 2017 – Décembre 2017 partie 2

Les marquisiens se lèvent et se réveillent, enfin !

 

Elles sont pas jolies les récompenses ?!

 

En 4, l’équipage du Contre-Temps est de plus en plus souvent l’équipage du  bateau d’hôtes Contre-Temps ! On rencontre des gens formidables, émouvants quand ils s’émerveillent devant les Manta, les fous qui feufolettent  autour du mat, et les dauphins Electre qui font la fête aux étraves, le tout sous la surveillance de Sikaflex, le chien matelot, coqueluche – et pas rougeole- des passagers…

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Cahier de bord : Juillet 2017 – Décembre 2017 partie 2

Allez, un peu de pub pour vous donner envie, encore un peu plus…

Le bateau d’hôtes Contre-Temps s’enorgueillit de proposer à ses hôtes des activités saines et distrayantes, et chacun en profite à son grès…

Il y a ceux qui viennent y prendre des kilos gourmands

Cahier de bord : Juillet 2017 – Décembre 2017 partie 2

et ceux qui plouffent pataplouffent

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Il y a ceux qui préfèrent glucker un petit peu

Cahier de bord : Juillet 2017 – Décembre 2017 partie 2

et des fois les mêmes qui sont là pour jouer avec des jouets de grands

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Il y a ceux qui s’éclatent entre potes et familles

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et celles qui profitent pour être dans la zen attitude magique

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et y’en a même qui sont malades et qui gardent le sourire banane !

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Il y a aussi ceux qui viennent y rêver de pêche miraculeuse

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Et ceux qui s’extasient devant les verges de Fatuiva ….

Cahier de bord : Juillet 2017 – Décembre 2017 partie 2

C’est fou comme les hôtes de l’équipage ont l’air d’aller bien, à bord, non ?

 

Elles sont pas jolies les récompenses ?!

 

 

En 5 et enfin, parce que l’équipage aime aussi se faire du bien, et se récompenser – ba voui, y’a pas de mal à s’en faire, du bien !-, il lui prend souvent de profiter pleinement des Marquises qu’il aime

 

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et de se faire des cadeaux « locaux »

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la nouvelle boucle d’oreille du capitaine est en pierre de lave et a été spécialement faite pour lui par Timona Tereino, le sculpteur préféré de l’équipage, installé à Hakahetau, Ua Pou, et la toute dernière en os, réalisée par Samantha, de Nuku Hiva

Elles sont pas jolies les récompenses ?!

 

Voilà, l’année 2017 s’est échappée et 2018 est déjà là… L’équipage a vécu de bons et de très bons moments… quand aux moins bons, il s’en souvient même plus ….

 

Donc, bref, y a que du bien à se faire du bien…

 

Publié dans Cahier de bord

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